Une jeune reporter diplômée de l'EICAR remporte le prix François Chalais !

Publié le
23/03/2017
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RÉCOMPENSANT CHAQUE ANNÉE LES JEUNES ESPOIRS DU JOURNALISME, LE PRIX FRANÇOIS CHALAIS – JEUNES REPORTERS 2017, CATÉGORIE TÉLÉVISION A ÉTÉ DÉCERNÉ À INÈS KHEIREDDINE, DIPLÔMÉE DE LA FORMATION JOURNALISTE REPORTER D’IMAGES (EICAR / ESJ PARIS).

Après Marie Robquin, lauréate de l’édition 2016, le jury du Prix François Chalais – Jeunes Reporters récompense à nouveau une ancienne étudiante de la formation Journaliste Reporter d’Images (EICAR / ESJ Paris). Diplômée en 2016, Inès Kheireddine revient sur son parcours et la réalisation de son reportage « Kurdes : l’exil sans fin », au cœur d’un camp de réfugiés du nord de la France.

Pour quelle raison avoir intégré l’EICAR et la formation JRI ?
Avant d’intégrer l’EICAR, j’avais déjà une licence de Journaliste plurimédia (option presse écrite), obtenue à l’EFJ Paris. Pour mon stage de fin d’études, malgré mon option presse écrite, j’ai eu envie de me diriger vers la télévision. C’est ainsi que j’ai passé six mois dans la société de production audiovisuelle Phare Ouest Productions. J’étais journaliste enquêtrice pour l’émission Nous présentée par Marie Drucker sur France 2.

À ce moment-là, mes compétences techniques en caméra étaient très limitées et j’ai ainsi souhaité intégrer l’EICAR, dont la réputation était d’être techniquement très pointue. Avant, les journalistes partaient à plusieurs sur un tournage. Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus contraints de tout maîtriser : l’image, le son, l’aspect journalistique. Nous devons être des couteaux suisses.

Pouvez-vous nous présenter votre reportage ?
C’est dans le cadre de ma formation de Journaliste Reporter d’Images à l’EICAR que j’ai réalisé un reportage de 13 minutes au camp de la Linière. Ce camp situé près de Dunkerque a la particularité d’être le premier camp humanitaire de France, construit selon les normes internationales fixées par l’ONU.

Jusqu’en mars 2016, avant la construcution de ce camp, les réfugiés « campaient » dans la forêt de Basroch dans des conditions de vie difficiles et dangereuses. C’est en regardant un documentaire d’Arte, réalisé par Yolande Moreau […], que j’ai eu envie de voir et de savoir ce que ces réfugiés de Basroch – alors fraîchement installés à la Linière – étaient devenus.

Le fait que les réfugiés de ce camp soient majoritairement Kurdes m’a d’autant plus intéressée au regard de leur histoire, celle du plus grand peuple sans État depuis mille ans. Les Kurdes sont en quelque sorte réfugiés depuis toujours. Au fil de mes venues au camp, j’ai tissé des liens, notamment grâce au traducteur Kurde qui m’a accompagnée pour les interviews. Il me semblait important de réaliser les interviews de manière intimiste afin que les intervenants soient plus à l’aise pour parler mais il a souvent fallu faire sans ce cadre car il y avait beaucoup de personnes autour de la caméra, intriguées par ce qu’il se passait.

Le reportage de 13 minutes aborde la question de l’attente, de la vie « entre-deux » des réfugiés à mi-chemin de leur objectif et met en exergue la résilience dont chaque témoin a pu faire preuve. J’ai été frappée par la poésie avec laquelle les intervenants ont su transmettre leur histoire.
C’est ainsi que j’ai rencontré Roonak et son fils Beshwar, musicien, les deux témoins du reportage « Kurdes : l’exil sans fin ». Cette rencontre m’a donné envie de concentrer mon attention sur eux car Roonak raconte une histoire différente du chemin de l’exil à travers un peuple « vagabond » de l’Histoire, bien avant la mise en lumière des Peshmergas, combattants kurdes en première ligne dans la lutte contre Daech. Quant à son fils, il préfère mettre en avant l’amour de son identité kurde et la musique comme échappatoire.
En somme, c’est l’histoire d’une mère inquiète pour l’avenir et d’un fils pétri d’espoir.

Que représente pour vous le prix François Chalais et votre victoire ?
Je n’envisageais pas de présenter mon sujet au concours. C’est la responsable de mon mastère qui m’a motivée à le faire, une semaine avant la clôture des dossiers. La durée maximale des sujets présentés pour le prix François Chalais étant de 2 minutes, j’ai coupé mon reportage initial et affiné l’angle.

Le prix François Chalais est un tremplin pour tout apprenti JRI. Intégrer France Télévisions pour trois mois est une opportunité inestimable, un échange qui me permettra d’asseoir mes compétences et une belle porte d’entrée dans le milieu du travail.

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